Les alternatives autogestionnaires et le travail face à la crise économique globale
IVe Rencontre internationale « L’économie des travailleurs »
La rencontre s’est déroulée du 9 au 12 juillet à l’Université fédérale Joao Pessoa de Paraiba (UFPB), au Brésil.
La rencontre internationale « L’économie des travailleurs » est conçue comme un espace de débat et d’articulation entre des travailleurs, des chercheurs et des militants sociaux et politiques autour des problématiques qui concernent les luttes des travailleurs et des travailleuses pour l’autogestion et pour la construction d’alternatives face à la crise provoquée par le capitalisme global. Organisées au début par le Programme faculté ouverte de la Faculté de philosophie et de lettres de l’Université de Buenos Aires (Argentine), les deux premières éditions eurent lieu en 2007 et 2009 à Buenos Aires. En 2011, la IIIe rencontre se réalisa à Mexico en partenariat avec le département des relations sociales de l’Université autonome métropolitaine et l’unité Xochimilco (UAM-X). Cette fois-ci, c’était le tour du Brésil d’accueillir la IVe rencontre, organisée par l’Incubateur d’entreprenariat solidaire (INCUBES) de l’ l’Université fédérale Joao Pessoa de Paraiba (UFPB). Lors de la plénière finale, l’organisation de la cinquième rencontre en 2015 a été envisagée par ordre de priorités au Venezuela, Colombie, Cordoba (Argentine), Mexique et Brésil de nouveau, avec une préférence pour les pays qui ne l’ont pas encore organisée.
La rencontre était structurée autour de tables thématiques et de groupes de travail. Les tables thématiques étaient au nombre de sept et consacrées à différents axes définis comme éléments-clés des débats de la rencontre : la crise globale et les réponses des travailleurs ; autogestion et syndicalisme ; entreprises récupérées en Amérique du Sud ; travail informel et précarité ; avancées et difficultés dans les expériences d’autogestion ; l’autogestion et les nouvelles formes d’organisation du travail ; et, enfin, les mouvements sociaux en Amérique latine et le résurgence du projet socialiste. Dans ces tables rondes, il y a eu des intervenants du Mexique, du Brésil, d’Argentine, d’Espagne, d’Uruguay, de Porto Rico, d’Afrique du Sud, du Venezuela et de Cuba. De plus, le professeur Ricardo Antunes de l’UNICAMP a donné une conférence intitulée « La crise du capitalisme et les alternatives pour les travailleurs ». Les 10 et 11, dix groupes de travail se sont également réunis pour présenter les 115 travaux envoyés par les différents participants.
Dans les grandes lignes, les débats ont abordé la relation entre la crise actuelle du capitalisme global, le rôle des travailleurs et les mouvements sociaux aussi bien dans la résistance que dans la construction d’un projet politico-économique basé sur le rôle des travailleurs et le développement, la portée, les limites et les potentialités des expériences autogestionnaires par les travailleurs, tant au niveau de la pratique concrète des entreprises récupérées que pour les autres formes économiques autogestionnaires dans leurs conséquences et développements au niveau théorique. Avec une grande diversité de travaux qui ont été regroupés selon les 12 axes définis dans l’appel, les groupes de travail ont été des espaces de débat permettant une meilleure participation, bien que le nombre d’exposés réalisés dans un court laps de temps ont montré qu’il faudra, à l’avenir, tenter de parvenir à une plus grande compatibilité entre le nombre d’exposés et le temps de débat nécessaire à la discussion.
Enfin, la plénière finale a montré la volonté des participants de continuer à développer la rencontre comme un espace d’articulation et de débat international et d’avancer dans la coordination d’expériences d’autogestion et de réseaux internationaux de coordination. La plénière a fait une évaluation très positive des débats réalisés et du travail d’organisation de la INCUBES et a laissé ouverte la convocation pour 2015 à partir des propositions des délégations de cinq pays : Venezuela, Colombie, Argentine, Mexique et Brésil. La priorité va tout d’abord au Venezuela, pour avoir été proposée par les travailleurs de l’usine Vtelca, présents à la rencontre, et ensuite à la Colombie car il s’agit de deux pays qui n’ont pas encore accueilli l’événement. Dans le cas de l’Argentine, la proposition émane de l’université de Córdoba, tandis que la proposition mexicaine est de nouveau l’université autonome de Mexico (UAM-X) et que dans le cas du Brésil, il s’agit du même organisateur mais avec l’intention d’explorer d’autres possibilités de localisation. L’existence d’autant de possibilités, qui devront être évaluées par le comité organisateur, démontre la volonté de poursuivre et le niveau d’engagement des participants.
En résumé, la IVe Rencontre internationale à Joao Pessoa a été un grand événement de débat international sur les possibilités d’autogestion comme moyen de créer une alternative à la crise capitaliste par les travailleurs et la consolidation de l’espace qui a commencé à émerger à Buenos Aires en 2007 sous l’impulsion de l’expérience des entreprises récupérées par travailleurs.